• le Lundi 01 novembre 2010.

    “Ba dam, y'a plus d'saison mon bon monsieur !"aurait pu dire ma grand-mère; si elle était encore là et avec moi en ISAN.

    En effet, comme j'ai pu le dire précédemment la saison des pluies est terminée. On n'en était pas vraiment sûr, il y a des retours de mousson parfois, mais on peut le dire désormais ”la saison froide" est bien là, avec ses vents du nord, ses températures matinales très fraiches.

    Ce matin, il ne faisait encore que 18 degrés... Malgré tout, les autorités thaïs annonçaient des inondations du coté de Roi-Et, c'est-à-dire, tout près chez nous, vraiment tout près !

    A Yasothon et au nord de notre province, les débordements de la Nam Chi et Nam Yang ont fait de gros dégâts au sein des cultures de riz, les pluies, au sud, torrentielles, font que désormais plus de cent thaïlandais ont trouvé la mort et presque 5 millions ont leurs habitations submergées...

    La perte des futures récoltes de riz n'a pas été encore estimée, mais ce sera gigantesque !

    Et pourtant, ici, rien !

    Attendant que le soleil réchauffe l’atmosphère, je décidais d'aller voir si la Nam Chi était à sa côte d'alerte !

    Allez hop, en vélo, par le chemin de la ferme et des rizières.

    Les chemins de terre devaient être désormais totalement asséchés et donc praticables...

    Je vous embarque donc pour un périple d'une vingtaine de kilomètres à travers la campagne de Ban Pangkhan.

    La carte autour du village

    En sortant du village en direction de Ban Pochan, je bifurquais à droite pour emprunter le chemin agricole allant jusqu'à Ban Somlong .

    Un premier arrêt à la ferme familiale s’imposait.


    Auparavant j’y passais de nombreuses journées et nuits avant de m'installer au village.

    Aujourd’hui Tchaï, le frère de Mac, y habite seul avec comme voisin l'autre célibataire endurci de la famille, Tchiss, le frère ainé de OY.

    C’est très calme, comme ça le sera tout au long de cette balade matinale !

    Tchaï s'affaire à ses petites affaires quotidiennes !


    Le frangin a construit une jolie petite baraque sur pilotis au dessus d'un étang.


    (en pleine cambrousse, certes, mais non sans modernisme, la télé satellite tout de même !)


    La salle de bain, par contre, est plutôt rudimentaire !


    On accède de la ferme de Chiis à celle de Tchaï par une petite allée ombragée de manguiers.


    Ils vivent seuls avec chiens, cochons, grenouilles, poulets !

    (la maison des poulet)


    Les canards!


    Il font aussi la culture de nombreux légumes et fruits puis poursuivant son chemin, on passe trois grands bassins !


    On dirait des petits lacs à cette époque, ils serviront à approvisionner en eau la seconde récolte de riz au mois de février-mars.

    On avance toujours, cerné par les rizières fières de leur pousses culminant à plus de un mètre...


    On y croise de nombreux oiseaux, aigrettes,


    ibis, hirondelles, martins-pêcheurs etc, à cette époque, ils sont au calme...Il n'y a vraiment pas âme qui vit dans la cambrousse!

    j'ai aussi croisé une ribambelle de canards, sans gardien (je veux dire un être humain-gardien) !


    car le gardien de ce troupeau de canard était...était ? Une oie !


    Eh oui, j'avais jamais vu ça!

    Au moment de prendre la photo, elle emmena tout son petit monde loin de mon appareil photo !

    Arrivé à Ban Somlong, pas grand monde non plus !

    Ce matin, les écoliers ont repris le chemin de l"école !

    J'arrive enfin en vue de la Nam Chi et malgré un débit très puissant, à cet endroit, elle n'a pas débordée plus que ça !


    En prenant le chemin du retour, je me mettais en quette de photographier des joncs d'eau (eh oui, je n'ai pas oublié le titre de cet article) afin de vous montrer la matière première servant à confectionner les nattes !

    On peut aussi les faire avec du papyrus pour des nattes plus étroites et plus fines !

    Mais plus j’avançais, je me suis alors dit :

    "Eh comment veux-tu trouver des joncs à mettre dans la boite, tout est récolté!"

    Bon, pas de chance, mais voici le kit pour tisser des nattes


    après avoir effilocher les tiges de joncs et papyrus, on les sèche au soleil,


    les femmes pourront alors se mettre au boulot


    Le tissage ici, c'est uniquement une affaire de femmes...

    Certains brins seront teintés de toutes les couleurs...Pour usage personnel mais surtout pour la vente, acheminées jusqu'à Bangkok pour les finitions et ensuite être exporter !

    On en retrouvera l’été sur les marchés et les supermarchés de France par exemple...

    Toutes ces périodes creuses sont exploitées pour améliorer les revenus de l'agriculture, en janvier, un fois le riz récolté, ce sera le tissage de la soie !


    d'autres avec une vieille SINGER piqueront jeans, tee-shirt et autres produits de confection pour un assemblage final qui se fera dans la capitale...

    Et pendant ce temps là, les hommes, qu'est-ce qu'ils peuvent bien fabriquer ?

    Eh bien comme le titre l'indique, ça picole sec au village, on n'a pas de frics mais les épiciers font facilement crédits en ce moment, les futures récoltes de riz laissent présager que leurs consommateurs auront les moyens de rembourser leur dettes.

    Le futur prix du riz sera surement très élevé, par la perte de nombreuses récoltes à certains endroits du pays, en d'autres lieux, le riz sera très très recherché, donc très cher !

    Paille Kheundheu !


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