Oyé Oyé, bonnes gens !

La gazette de Pangkhan fait son retour en même temps que notre de retour en ISAN.

 

 

« La p'tite vie » va pouvoir recommencer, « hep môsieur », il était temps, un peu plus d'un mois en terres de France, ce n'est pas bien long, vous me direz, mais cela reste tout de même un certain temps !

Voici d'ailleurs les liens de ces articles liés à notre voyage en terre électorale, jusqu'à notre retour effectif, ici, à Ban Pangkhan :

En terre gauloise ! Tour préliminaire...

 En terre gauloise ! Premier tour...

En terre gauloise ! second (dé)tour...

Retour en terre d'ISAN !

A peine débarqués au village, les commères du coin étaient à notre porte pour nous relater les faits et les méfaits de chacun ! Pas seulement, elles se sont aussi étendues sur les faits divers du village !

D'ailleurs j'en profiterai pour expliquer le pourquoi du comment, de l’appellation de « Si yek paak maa », l'endroit exacte où siège notre maison au sein du village. Littéralement, « Si yek paak maa » veut dire, en gros, « le croisement des bouches de chiens », en fait pour faire court, « le croisement des langues pendues, des commères quoi ». En effet, dans les quatre maisons bordant ce croisement, nous avons des femmes à la verve sans limite ! Des femmes dont Ma dame, bien-sur, quant à moi, soyons clair, je ne me sens pas du tout, mais pas du tout concerné bien-sur par cette dénomination de commère, hic ! Pour tout dire, c'est même moi qui est trouvé le nom de ce fameux lieu dit !

Deux heures que nous étions dans la place qu'il ne fut nullement nécessaire de leur poser la Question qui tue :

« Mais qu'est-ce qu'il a bien pu se passer à Pangkhan durant notre absence ? », j'aurai pris un malin plaisir de prendre un air benêt mais une heure aura suffit et nous étions au courant de tout !

Il n'y eut, durant notre séjour en France, aucune personne rappelée auprès du Bouddha  ! Belle performance ! C'est tellement rare !

Pas de naissance non plus, par contre je remarque depuis notre réintroduction dans les lieux que nombreuses femmes ont un polichinelle dans le tiroir... La route qui passe devant la maison tend vers le dispensaire du sous-district et de nouvelles têtes, arnachées sur des mobylettes, se rendent en masse à la rencontre du docteur spécialiste es naissance ! De tradition, les femmes enceintes viennent accoucher au village, même si cela se perd ! D'habitude, on remarquait plutôt de gros ventres vers la fin du mois de juillet ou fin novembre, correspondant aux rencontres inopinées lors du nouvel an ou lors de Songkran, le nouvel thaï qui a lieu, lui au mois d'avril, les 13, 14 et 15 avril pour être exact ! Alors quelle « mouche » a bien pu les piquer, pour que de si nombreuses jeunes femmes (et moins jeunes d'ailleurs) soient devenues si volumineuses ? Eh bien, j'ai ma petite idée ! Les inondations de la fin de l'année dernière ont fait le boulot ! Je me souviens d'avoir lu, à l'époque, que les autorités déversaient régulièrement aux personnes isolées, grâce aux hélicoptères, des milliers de préservatifs, redoutant alors un babyboom, spécial inondation ! Les « condoms » ont du servir pour de grosses batailles de bombes à eau, faisant la joie des enfants pendant que leur maman, avec leur papa (peut-être), faisait de leur mieux pour leur concocter des petits frères ou des petites sœurs !

Pour terminer avec l'état civil, parlons des mariages ! Il n'y en eu qu'un seul et encore seulement samedi dernier ! Il y a, pour ça aussi, des saisons à respecter ! Les astres restent la seule référence au bon déroulement des festivités d'union entre les personnes des deux sexes opposés, et n'allez pas me dire, « mais à Bangkok, le samedi cinq mai... », alors que nous étions à embarquer pour revenir au pays, les salles de mariages de la capitale et alentours étaient prises d'assaut ! En effet, une partie du gratin de la capitale ou de ceux qui n'en ont pas encore le statut mais qui y aspirent fortement, avait décidé de se marier ce jour du 5/5/2555 ! Une superstition de plus ? Plutôt une histoire sino-thaïe, une croyance du pays de Confucius, cela apporterait en plus du « bonheur » d'un mariage, une vie maritale pleine de pognon ! Ah, ces chinois ! Enfin tout cela est bien loin des considérations des paysans de l'ISAN, quoique ! On ne peut pas croire en tout, tout de même, QUOIQUE !

Pendant notre absence, il y eut donc Songkran, la Fête de la Fête ! Le nouvel an thaï ! Pour ceux qui ne saurait pas encore de quoi il en retourne lors de cette célébration, je vous invite à vous laisser aller vers ces liens, relatant le Songkran des années précédentes :

BONNE ANNÉE!!!

Nos deux moinillons ont vécus de l'intérieur du temple,

ce mois d'avril !

Un rappel du jour de leur ordination:

Et Chaï se fit moine !

La procession du dernier jour de l'ordination des moines !

J'écrivais aussi deux articles sur le village avant notre envol vers le France :

Un coucher de soleil sur la rizière...

Cousins, cousines, on se fait un coussin ?

 

Donc cette année, par contre, Songkran fut particulier au grand damne de ma femme, Oy. Il y eut un énorme molam (concert et théâtre lao) au village, des gens de Bangkok, originaire du village, voulaient faire un très beau « tamboun »(donation). Du coup, il y eut aussi durant cette folle semaine, de nombreux moines itinérants qui ont investis les temples du village afin d'honorer les mérites de la foule conviée à cette fête dans la fête ! Oy l'a encore en travers de la gorge d'avoir été en France pour cette « party », mais ses copines de « Si yek... »lui ont décris le déluge qui eut lieu pendant ces quelques jours ! En effet, du jamais vu en saison chaude, un typhon qui flirtait avec la cote vietnamienne, avait décidé d'être de la fête ! Il a plu et fait si froid que le concert a été écourté ! Pas de chance pour Pangkhan !

Depuis, la chaleur est là, des cieux quasiment toujours chargés annonçant quelques gros orages, rien d'anormal, on supporte, on s'adapte à des températures proche des 40° !

 

 

Le riz « khao na pang » vient d'être récolter et on prépare les rizières pour la future saison du riz, les « Kubota »(marque de tracteurs, made in China) sont à pleine coque...Mais je ferai un article prochainement (samedi prochain exactement) sur cette mécanisation à outrance !

Il y a donc un embouteillage de tracteurs à l'entrée des rizières, mais si l'on parle de nouveau véhicule, notre petite famille qui avant le départ en Europe s'était séparée de son vieux Toyota Tiger 3.0, douze ans de bons et loyaux services, il avait fait son temps, nous avons donc désormais un pickup flambant neuf !

 

 

Un Vigo Champ pré runner VTN Turbo 4 portes, rien que ça !

 

 

Commander en temps et en heures en janvier et livré comme prévu le 10 mai !

Pas de plaques, c'est normal, ce sera pour plus tard, 45 jours, il a dit le vendeur ! L'assurance, mouais... Ok, il a dit le vendeur ! En fait, en apportant des plaques provisoires (rouges), il apporta le certificat d'assurance ! Pour les plaques, le livret doit être remplis du nom du propriétaire provisoire, mais, « ne le remplissez pas », il a dit le vendeur ! « Si la police ne vous le demande pas, rendez le moi tel que je vous l'ai fourni et je vous redonnerai la somme de 3000 baths », somme préalablement prélevée par les soins du vendeur pour la remise des plaques provisoires ! Quel système !

Pour conclure avec cet engin écologiquement non correcte mais qui défiera surement les futures inondations, quel bonheur de conduire une voiture neuve (ma première), allez, j'en ai bien pour vingt ans, non ?

La saison du « Boun Bang Fay » a débuté, à Yasothon, les 12 et 13 mai dernier, à coté de chez nous aussi, à la même date, à Ban Silom, elle se terminera le mois prochain à Ban Kwao, après avoir été célébrée et déclinée dans de nombreux villages d'ISAN ! Ban Kwao étant le point d'orgue de cette fête, Ban Kwao, village limitrophe de Pangkhan, donc le mois prochain, je ne manquerai en rien de m'y rendre pour vous faire partager cette fête si singulière ! Je l'avais déjà honoré l'année dernière, mais quelques détails méritent un autre déplacement, et puis une bonne fiesta bien arrosée, cela ne se refuse pas ! En attendant, les gosses du village se rendent sur le terrain de foot de l'école pour y lancer vers le ciel de nombreuses fusées (des petites, je l'espère), espérant voir tomber la pluie, car là, est un des buts recherchés dans ce lancement de projectiles dans la stratosphère !

Il y eut aussi la rentrée des classes, le 16 mai, les grandes vacances, au placard ! Les enfants ont participé à la remise en route de l'école, travail communautaire indispensable, pour s'impliquer, s’imprégner ! L'école s'est doté d'un nouveau hall, l'ancien, trop près de la rivière était toujours inondé ! Nos chères petites têtes brunes vont pouvoir manger à la cantine dans des conditions correctes. Les instit', les mêmes que l'année dernière sont toujours là et ont distribué l’aumône de l'état (400baths), la prime de rentrée scolaire, eh oui, afin de soulager les familles de l'achat conséquent des uniformes et autres babioles ! Tangmoo intégrera la classe Anouban 2 avec la même institutrice que l'année précédente ! Et il est HEUREUX d'aller à l'école ! À peine, je l'ai emmené ce matin du 16 qu'il se carapatait avec deux de ses copains, par la porte arrière de l'école pour délester de bonbons ou de quelconque friandises l'épicerie du coin !

 

 

C'est aussi le temps des élections aussi, ici ! On doit désigner les représentants à l'assemblée de la province...Défilé de voitures avec sono tonitruante pour choisir le bon candidat... « beu nung, beu nung (numéro un) » puis les autres numéros, à longueur de journée, distribution de tracts, musique à fond, vivement le 27, jour du vote, rideau !

 

Retour à la tranquillité, vie bucolique villageoise ! Les chiens vont pouvoir aussi d'arrêter d'aboyer à tour de gueule ! Et les grenouilles vont pouvoir reprendre leur activité favorite !

 

D'ailleurs, en parlant de chien, nous avons retrouvé notre chienne Banana, personne ne l'a mangé ou ne l'a enlevé pour la vendre pour ensuite qu'elle termine en paté au Laos ou au Vietnam...Auparavant, chaque année lors de notre retour de France, de nombreux chiens du quartier disparaissaient, la malédiction est-elle terminée ?

Même le chien du voisin a échappé au camion de ramassage !

 

 

Voici donc en gros ce qui a pu se passer du coté de Pangkhan, lors de notre absence et depuis notre retour ! Comme quoi, cela ne s'arrête jamais sur les bords de la Mae Nam Chi Noï et c'est tant mieux!

A la prochaine, pour le numéro 13 de la gazette,

et la semaine prochaine pour un article sur la rizière, ma rizière adorée, mon dada à moi !

Paille Kheundheu !