• La gazette de Ban Pangkhan (21). Du 8/07 au 01/09/2013Pour débuter ce vingt et unième numéro de cette gazette de Ban Pangkhan, nous allons tout de suite revenir au dénouement de cette histoire qui avait eu lieu la semaine dernière dans le voisinage (Voir l'article, « Faites vos jeux... rien ne va plus ! »). Les voisins, enfin surtout les voisines sont encore sous le choc, puisque ce sont elles qui sont les premières concernées et n'y voyez aucun sexisme de ma part, ce n'est pas de ma faute si la gente féminine du coin sont des joueuses invétérées ! Non, elles n'ont pas repris les jeux et les paris, elles sont encore sous le choc mais à ce qu'il paraît ce serait bien comme je le laissais entendre, une lutte d'influence des polices de Ban Kwao et Sélaphum qui aurait fait que les flics de Sé aient court-circuités ceux de Kwao... Il devrait le savoir, il ne faut jamais négligé sa hiérarchie si l'on ne veut pas d'ennui, et dans la police et particulièrement en ISAN (et ailleurs aussi au pays d'ailleurs), on ne rigole pas du tout avec ça !

    La gazette de Ban Pangkhan (21). Du 8/07 au 01/09/2013En ce qui concerne funérailles et mariages, rien à signaler, c'est suffisamment rare pour l'écrire, juste un petit mariage en extérieur où un jeune garçon est parti dans un village près de Kalasin rejoindre sa future, ce sera sa nouvelle maison, c'est la tradition, le garçon va vivre dans la famille de la mariée. On était conviés mais se taper trois de bus pour aller manger et revenir, encore trois heures de trajet, pas trop d'envie alors nous avons juste participer à la petite fête chez le futur marié la veille au soir à deux maisons de chez nous, une sorte d'enterrement de vie de garçon et pour le mariage, proprement dit, comme cela se fait très souvent, une petite enveloppe a accompagné le marié et hop, le tour était joué !

    Donc durant ces deux derniers mois, il ne s'est pas passé grand chose, peut-être le Phansa (sûrement même), le carême Bouddhique qui a débuté le 22 juillet dernier, il durera environ trois mois (trois mois lunaires exactement) et se terminera donc le 19 octobre. Pendant cette période, c'est le temps de la retraite des moines, ils leur arrivent de sortir du temple certains jours tout de même pour honorer le Taak Bat (offrande des fidèles aux moines, scène quotidienne et matinale dans tout le pays) mais cela se fait rare, les fidèles se rendent au temple pour donner la pitance aux moines...Cette période est aussi le moment choisi, dans la majorité des cas, pour les thaïs de faire « leur temps » au temple, comme tout bon Bouddhiste doit le faire au moins une fois dans sa vie...

     

    La gazette de Ban Pangkhan (21). Du 8/07 au 01/09/2013

     

    La gazette de Ban Pangkhan (21). Du 8/07 au 01/09/2013Il y a donc du monde au temple, d'ailleurs le jour de la fête des mères, le 12 août, jour anniversaire de la Reine du royaume (le 5 décembre se célèbre la fête des pères, le jour de l'anniversaire du Roi de Thaïlande), les moines s'étaient déplacés en nombre près de 150, pour un Tambon (donation) spécial...Deux jours de fêtes au temple de la forêt, qui grâce à ses généreux donateurs est de plus en plus « fourni »et décoré !

     

    La gazette de Ban Pangkhan (21). Du 8/07 au 01/09/2013

     

    La gazette de Ban Pangkhan (21). Du 8/07 au 01/09/2013Le jour d'avant, le cousin de Oy, Vénérable du temple de Fremont en Californie, avait envoyé la petite enveloppe annuelle pour la cérémonie des élèves méritants. Les généreux donateurs de ce temple en Amérique voient leurs offrandes distribuées à Ban Pangkhan. Édification de bâtiments au temple, donations pour l'école du village, aménagement des parties communes du Ban et point d'orgue, des récompenses aux bons élèves du village. Tan a eu encore le droit à saLa gazette de Ban Pangkhan (21). Du 8/07 au 01/09/2013 petite enveloppe, une aide précieuse cette année, l'année de son entrée à l'université. J'écrivais cet article à ce propos (« L'avenir est en blanc ? »). Examens qui dans certaines universités se passent de drôles de manières (voir l'article : « Examen sous haute surveillance ! »). Quant à Tangmoo, il poursuit son bonhomme de chemin, l'écriture et la lecture du thaï commence à lui être familier...Mais que c'est difficile, j'essaye de suivre, mais on n'a plus 7 ans...Je ne désespère pas !

     

    La gazette de Ban Pangkhan (21). Du 8/07 au 01/09/2013

     

    Entre temps, en ce qui concerne les célébrations et les moines sont aussi mis à contribution, mon ami Mister Da inaugurait sa nouvelle maison à Sé (voir l'article « la petite bourgeoisie locale... »). En effet, chaque moment important dans le vie d'un thaïlandais se conjugue avec des mantras que les moines débitent à l'occasion, une fois que le Vénérable de chaque temple aura regardé l'horoscope pour que chaque célébration soit en adéquation avec les astres et les personnes concernées...

     

    La gazette de Ban Pangkhan (21). Du 8/07 au 01/09/2013

     

    Les années se suivent et se ressemblent ; évidemment la vie de village n'est pas alimentée par de grands événements et c'est pour cette raison que certains fuient les villages et d'autres comme moi viennent s'y installer pour profiter de la sérénité des lieux. Mais s'il y a bien une chose dont on doit parlé, c'est bien-sur la mousson...Sans elle, rien, pas de culture, pas de vie et comme je le répète encore, elle est ma saison préférée. Les paysages sont magnifiques, les hommes et les femmes sont aux rizières, repiquage et entretien des champs, il faudra attendre quelques tonnes d'eau et encore à peine deux mois et demi pour récolter ce que l'homme et la mousson auront façonnés. Cette année, les agriculteurs ont la banane, la mousson est douce (même si au moment où j'ai commencé à écrire ces quelques lignes, un déluge s’abat sur Pangkhan. Les enfants attendront onze heures pour se rendre à l'école tellement la pluie est cinglante, mais dès le passage de ces énormes nuages noirs comme la nuit et terriblement chargés d'eau, le soleil sur un fond de ciel bleuLa gazette de Ban Pangkhan (21). Du 8/07 au 01/09/2013 profond asséchera les terres et les routes imbibées.). Les paysans prévoient une superbe récolte, équilibre entre pluie et soleil, une belle mousson. D'ailleurs, il est rare qu'elle fasse des ravages par chez nous. Même si le Cabrol thaïlandais (vous savez, « notre Cabrol hexagonal », celui qui prévoit le temps qu'il fera en France une année à l'avance, voire plus lorsqu'il est en forme), donc pour en revenir à ce scientifique thaïlandais que l'on voit régulièrement à la télévision thaïe et dans certains reportages alarmistes sur le réchauffement climatique qui présage du fameux « Big One », ce typhon qui dévastera tout sur son passage, enfin surtout la ville de Bangkok (d'ailleurs à force de le prévoir, cela arrivera bien un jour et il dira alors qu'il ne s'est pas trompé), mais où nous sommes, nous serons préservés... lorsque les typhons passent sur les cotes vietnamiennes, ils n'ont pas la force de traverser le Mékhong et venir saccager les terres d'ISAN. Si ce fameux typhon, « the Big One » qui submergera Bangkok arrive un jour, il filera droit vers le nord ouest de la Thaïlande, même celui qui avait dévasté la Birmanie, arrivant du golfe du Bengale et remontant le fleuve Irrawadie n'avait pas atteint notre belle région, il s'était éteint sur les contrefort des collines séparant la plaine centrale de notre ISAN. Je suis optimiste mais je le suis comme les gens d'ici, j'ai chopé le virus ! Alors la mousson, c'est chouette même si c'est aussi le moment où toutes les petites (et plus grosses) bestioles s'en donnent à cœur joie un peu partout, voire où nous ne voudrions pas les voir (lire l'article « Nos amis les bêtes ! « ), mais on ne peut avoir le riz blanc et l'huile de riz en même temps ?

     

    La gazette de Ban Pangkhan (21). Du 8/07 au 01/09/2013

     

    La mousson est donc douce et heureuse cette année, les orages de faibles factures et bien-sûr nous ne connaissons que très peu de coupures d’électricité, même si encore une fois au moment d'écrire ces quelques lignes, nous subissons de longues coupures de jus ;en effet le village a décidé de se doter de l'éclairage publique...Alors, c'est pour la bonne cause ? En plus TOT, la compagnie équivalente à FranceTelecom en La gazette de Ban Pangkhan (21). Du 8/07 au 01/09/2013Thaïlande va en profiter enfin d'installer l'internet terrestre, vous allez me dire que ce n'est pas la première fois que je l'annonce, mais cela devient vraiment concret car nous avons rempli les formulaires nécessaires, il faut 15 foyers minimum par village pour que la machine administrative de cette compagnie d'état se mette en branle et tire les lignes.

    Une dernière petite chose sur l'électricité, l'état avait prévenu, son prix augmenterait et cela n'a pas loupé, près de 20% d'augmentation en trois mois, le pays s'enrichit et comme l'impôt n'existe quasiment pas, il faut bien trouver de l'argent quelque part ! Heureusement les plus pauvres, ceux que la croissance laisse sur le bord du chemin continuent de bénéficier de l'exemption de paiement lorsque leur facture n'excède pas 100 baths (2€50)... Il est vrai que moins de 100 baths ne représente que le consommation de deux néons et d'un ventilateur alors... D'ailleurs en parlant de la fée électricité, j'écrivais sur le débit de l'eau : Une histoire de robinet...

     

    La gazette de Ban Pangkhan (21). Du 8/07 au 01/09/2013

     Manchette spécial farang !

    Pour conclure cette gazette de la mousson, j’ai eu le plaisir de concrétiser des amitiés virtuelles avec les visites de Fred et Hugues, que je salue si le hasard fait qu'ils lisent ces quelques lignes.

    Les filles du village me font aussi l'honneur de me présenter « leur farang », ancienneté oblige, à chaque fois qu'elles emmènent à Ban Pangkhan leur nouvelle rencontre afin de leur faire découvrir les joies de la cambrousse ou peut-être (sûrement?) l'état déplorable de l'habitation familiale qu'il faudrait penser à rénover. J'ai le droit à leur visite, telle une tradition et encore une fois ce fut un australien avec qui je l'avoue, j'ai du mal à communiquer tant leur anglais n'évoque pour moi qu'une sorte de patois que j'ai du mal à déchiffrer. Cette fois-ci, ce fut Jo, la prochaine fois, ce sera peut-être Jim ? Espérons pour eux que ces histoires d'amour ne finissent pas comme ce témoignage que je décrivais dans l'article, « Une histoire d'amour ? ».

    La gazette de Ban Pangkhan (21). Du 8/07 au 01/09/2013De retour de l'hexagone, fin juin, je faisais un gueuleton de produit « made in France », partageant fromages et délices du terroir français avec mon ami italien Dario mais aussi avec deux connaissances farangs de la région, Gerhard de Roi Et, allemand de son état et Cherry, suédois installé à Ban Non Yang, un village à quelques encablures de Ban Pangkhan. Hélas, pour les deux derniers, la suite ne fut pas toute rose, mais ils me l'ont dit, cela ne venait pas des bons petits plats que l'on avait partagés. Ouf , je ne porte pas la poisse! Gerhard a passé un mois à l'hôpital Thonburi de Roi Et pour insuffisance rénale et Cherry à fait un AVC dont il a du mal à se remettre mais au moins il n'a pas passé l'arme à gauche...

    Cela ne se termine pas toujours très bien en ISAN...

    Alain, un français installé dans la ville même de Roi Et voulait repartir définitivement en France, il y tenait fermement lorsque je l'ai vu la dernière fois, il avait même fixé la date de retour, ce serait le 28 mai, deux jours après notre départ pour notre voyage annuel en France ! Je lui lançais alors : «  Un bonne chance, en France, et sait-on jamais, un jour peut-être ? ». Il avait fondé le restaurant, Le Cap Breton à Pattaya, l'ayantLa gazette de Ban Pangkhan (21). Du 8/07 au 01/09/2013 revendu à un couple de français dans les années 2005, il avait alors fait un retrait vers Roi Et pour y ouvrir « La Nature », un autre restaurant que la clientèle anglo-saxonne du coin, majoritaire dans la ville, avait boudé malgré des prix très très court, pourrait-on dire, (Ki niao ces farangs, des fois) ;à nous seuls, nous ne pouvions pas faire tout son chiffre d'affaire. Il avait jeté l'éponge et avait décidé de se lancer dans la confection de plats cuisinés mais surtout dans l’élevage de lapin et la transformation de viande de veau afin de fournir des restaurants français sur Pattaya et Bangkok, une bonne petite affaire. Lorsqu'il remontait, une fois ses livraisons faites, il nous ramenait souvent du fromage et autres délices de la capitale et de la station balnéaire, tellement décriée mais tellement bien achalandée de produits (des fois tant désirés) qui nous font défauts en ISAN. Il nous rendait un fier service à nous les épicuriens de Sélaphum. Bien-sûr, une amitié était née. Mais il y a deux ans environ, il décida de lacher le morceau une nouvelle fois. Adieu lapin, veau et plats cuisinés ; sans doute pour des raisons obscures mais surtout, il était fatigué de la Thaïlande, une overdose du pays du sourire comme on peut le sentir et l'entendre dans la bouche de nombreux expatriés installés depuis trop longtemps en Thaïlande (comme le dit mon ami italien : « la Thaïlande, c'est beau, ma, c'est pas facile tous les jours »). On sentait le ras le bol en lui. Il voulait partir mais ne pas perdre trop de billes et malgré son acharnement et nos avertissements, (« ne rêves pas, la maison et le reste, oublies ! », il ne voulait pas abandonner... À trop traîner, il y eut rapidement des soucis dans son couple (si cela n'était pas déjà ces soucis qui l'avaient poussés à vouloir partir ? Nul ne le saura.). En fin de compte, il avait décidé de repartir en France à la fin du mois de mai dernier, sans avoir récupéré quoique ce soit de ce qu'il avait bâti par ici ! Mais il n'arrivera jamais à Paris, il est décédé, à entendre son ami, d'un cancer (bizarre, comme c'est bizarre, un cancer express), à l'âge de 49 ans dans un hôpital de Bangkok, le 11 juin dernier...Et moi qui le croyait en France...Paix ait son âme !

    Paille Kheundheu...


    7 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique