• La route du riz...

    Le samedi 27 novembre 2010.

    Si nous sommes désormais bien installés dans la saison sèche et par extension au sein de la saison fraiche, nous pourrions dire que nous sommes aussi dans une période "studieuse", "laborieuse".

    Tout le rythme du village qui habituellement est plutôt désordonné, depuis une quinzaine de jours, comme dans un grand élan commun, tout le monde se lève tôt, se couche tôt, voire très tôt et entre temps travaille dur dans la rizière !

    Très rapidement,  le soir,le calme s'installe dans toutes les maisons du village...

    Plus un bruit...J'ai même surpris le cri d'un tookey dans le lointain, ceux de la maison d'en face n'étant définitivement plus là.

    On peut entendre aussi le ronronnement des moissonneuses-batteuses qui, elles, n’arrêtent jamais, 24h/24, elles taillent le riz....Elles moissonnent.

    [...]

    Le matin, le premier sur le pont, est mon voisin qui faisant pétarader sa vielle moto dès 4/5 heures du mat', part dans ses rizières... Les anciens, car il n y a bien plus qu'eux qui coupent encore le riz à la main, se rendent au turbin vers 6/7 heures à la fraiche...


    D'autres, par équipe, attendent que le pickup d'un contremaitre les emmène sur rizières pour les ramener au coucher du soleil, éreintés avec une seule envie, se doucher, manger et dormir !

    Dans les petites exploitations, comme celle de la famille, on travaille en famille, à deux ou trois, les weekends aidés par les enfants qui arrêtent l’école et avec un peu de chance quelques relations venues de Bangkok, délaissant leur travail à l'usine, pour aider à la moisson.

    La famille de OY ne vend pas le riz, le gardant pour la consommation annuelle, le font sécher sur route ou à la ferme, pour le conserver dans son écorce et en avoir pour toute l’année !


    Lorsque l'on voudra du riz, on ira à "l'égraineuse" mécanique du village, retirer l’écorce d'un sac de 50/60 kilos et ainsi de suite tout au long de l’année.

    D’autres n'auront pas cette chance, obligés de vendre rapidement le riz pour rembourser les dettes en cours ou alors ils auront la chance d'avoir du surplus et pouvoir faire un petit bénéfice et les très chanceux le garderont, stockés dans les greniers à riz pour le revendre au moment où le prix du riz sera au plus haut !

    Certains battent encore le riz à la main mais c'est très rare, après l'avoir couper ils le mettent par petit tas...


    La plupart du temps, une batteuse mécanique sur roues vient dans le champ pour l'égrainer.


    Ensuite direction en camion...


    ...vers les multiples petits grossistes qui achètent le riz avant de l’expédier au sein des grandes coopératives régionales.


    Ces petites unités s'occupent du séchage et payent cash au cours du jour !


    Le riz au jasmin,15,50 le kilo ce matin, le riz gluant 15,00 et le riz pour bétail, farine, alcool 8,00 baths du kilo.

    On peut voir alors sur les routes d’énormes camions chargés à bloc apportant le riz vers les énormes entrepôts de conditionnement.


    Il partira vers le port de Siracha pour être exporté dans le monde entier, car rappelons que la Thaïlande est le premier exportateur mondial de riz...

    D'ailleurs voyez du kilo à 40 centimes d'euros pour le paysan d'ici, le riz du plateau de l'ISAN (« Le taureau ailé »,le plus cher) sera alors à plus de 6 euros le kilo sur les étals des supermarchés français...

    Alors à qui ça profite le plus ?

    Bon ce n'est pas le tout, le riz m'attend...Non, non je plaisante, comme je leur répond à chacune de leurs invitations ("ma khiio khao !" " viens couper le riz"), je ne peux pas , je ne sais pas, je ne suis pas né ici ! 

    Quelle mauvaise foi, le farang-ISAN et puis il ne faudrait pas leur donner de mauvaises habitudes...

    Paille kheundheu !

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